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S’inspirer d’autres métiers pour mieux faire celui de journaliste

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S’inspirer d’autres métiers pour mieux faire celui de journaliste

A chaque métier ses bonnes pratiques… Parfois, cela vaut le coup d’aller jeter un oeil à d’autres professions afin d’en récupérer le meilleur.



Chez les commerciaux, l’empathie

Un simple café, comme tout autre rencontre qui a lieu hors de la rédaction et du lieu de travail de votre contact, permet de tisser des liens plus personnels.



Animez vos réseaux…

Oui, il y a de bonnes choses chez les commerciaux, d’excellentes mêmes (et ne les haïssez pas trop : c’est grâce a eux que vous êtes payés a la fin du mois).

Les (bons) commerciaux gèrent leurs réseaux avec finesse. Ils savent entretenir des relations privilégiées avec un petit cercle d’influenceurs, des relations parfois plus distantes mais plus efficaces avec des acheteurs, et éviter les relations trop consommatrices de ressources par rapport à des résultats faibles. Bref, ils développent une logique de CRM.

De votre côté, sans mettre en place cette logique de CRM bien trop analytique auprès de vos contacts, animer et entretenir vos experts, sources et autres personnes faciles à contacter vous assure un carnet d’adresses (plus) efficace.

On a tendance à croire que cette pratique est caduque avec les réseaux sociaux : c’est l’inverse. Et si les notes de frais pour inviter à déjeuner ont malheureusement tendance à être coupées, passez au niveau en dessous en terme « d’animation » : un café le matin ou un verre le soir (l’inverse est possible aussi… 😉 permet tout autant d’échanger à moindre coût. Parfois, même un simple mail de prise de nouvelles fait le job.

Les réseaux online doivent aussi être entretenus en répondant / remerciant / félicitant vos contacts. Et n’hésitez pas à quitter votre écran pour aller rencontrer ceux avec qui vous échangez régulièrement en ligne. Après tout, développer les relations entre personne reste l’objectif des twitter, google+, facebook et autres…

Une pratique d’autant plus valable que votre réseau, même s’il est partagé (« va voir Paul, il connait un gars bien » ou « va voir qui il suit sur twitter, ça peut être intéressant »), vous le construisez d’abord pour vous, et par vous.
Aujourd’hui vous travaillez pour un média, si demain vous en changez, une partie de votre réseau suivra.


… et aimez rencontrer les gens, qui en l’occurrence sont vos lecteurs.

Etre tourné vers les autres, aimer discuter, apprendre, appréhender… Avec une différence notable entre un commercial qui doit être productif et un journaliste qui doit être sensible. Mais l’idée est la même : le coeur du journalisme, c’est aller à la rencontre des gens, comprendre ce qu’ils expliquent, saisir leurs espoirs, ou leurs détresses, ou leurs fourberies.
La finalité n’est pas la même, mais l’empathie est nécessaire pour les deux professions.




Du côté des designers & ergonomes, la remise en question

En ajoutant simplement « Florida » dans la seconde image, le taux de clic a augmenté de 19%. Considérable.



Tester, et ne pas toujours se faire confiance

Si les bons designers sont de bons artistes, les excellents designers sont… surtout adeptes des tests. Sur eux-mêmes, déjà, en déplaçant ce trait de quelques pixels, ils s’interrogent de son impact sur l’utilisabilité de la page.
Auprès des autres, surtout, parfois via des focus group, et plus simplement en ligne par de l’A/B Testing – quelques exemples par ici et par là les explications sur l’image de Ronmey ci-dessus. Cette méthode permet de proposer plusieurs versions d’un même contenu et d’en mesurer celles qui en sont les meilleures.
Parfois cela confirme une intuition, parfois cela infirme totalement ce que le designer avait imaginé.

Le journaliste devrait être capable de remettre en cause son écriture. L’idée n’est pas toujours de tester et d’optimiser en fonction des chiffres, sinon votre écriture devient mécanique. Mais comprendre ce que vient chercher le lecteur, pour pouvoir choisir en connaissance de cause.

L’écriture est une matière vivante, magnifique quand l’auteur sent le discours, que ses doigts mettent en scène un texte dicté à voix basse. Dans ce cas, faire passer un texte à la moulinette de l’analytics peut être dommage : on y perdrait de son coeur.

Mais quand vous écrivez sur un fait d’actualité en quelques lignes, quand le sujet nécessite d’être efficace, quand il ne s’agit pas de raconter une histoire mais de relater une information, alors l’analytics prend toute sa place pour permettre à vos lecteurs de mieux saisir votre message essentiel.



Dans la barbiche des développeurs, ne pas travailler (si) seul que ça

Un bon ouvrier a de bons outils disait ma grand-mère. Un bon développeur pareil. Pourquoi pas un journaliste ?



Documentez votre travail

Un bon dev documente son travail pour
. s’y retrouver
. permettre à une autre personne de reprendre la main.

Le journaliste doit quitter la tradition orale. A combien de conférences de rédaction avez-vous assisté pendant lesquelles seul l’animateur griffonne les sujets pour remplir les pages du lendemain ? Et dans la foulée, combien de discussions dans le bureau du chef de service pour détailler le sujet, décider de l’angle ? Combien d’aller retour avec les autres journalistes dont on partage les pages parce que, finalement, ses sujets sont plus importants ?

Tout comme un bon développeur commente son code, un bon journaliste peut lui aussi documenter ses enquêtes au long cours. Mettez de côté, bien sûr, la brève pour le lendemain. Pour le reste, la documentation permet de structurer son papier. Cela permet aussi de partager ses recherches. Pas seulement avec un chef de service ou red chef qui suit plus ou moins une multitude de sujets (sans compter les réunions). Non, il doit les documenter dès qu’il s’agit d’un projet éditorial un peu costaud afin de pouvoir transmettre des informations, revenir dessus lui même, etc.
Partager, c’est créer un doc accessible à ses confrères dans lequel il indique ses contacts, les états d’avancement, etc.


Travaillez en réseau

Les billets expliquant comment être un bon développeur se termine par « Connect with other developers » ou une mention similaire. Les développeurs n’hésitent pas à faire appel à leurs pairs sur des forums ou via les réseaux pour trouver une solution quand ils bloquent ou plus simplement demander un avis.

Certains journalistes n’hésitent pas à le faire, via les forums sur categorynet, via twitter ou dans des communautés type « Les journalistes qui bidouillent des outils modernes » sur Google+.

La pratique doit se développer : connectez-vous, apprenez des confrères qui sont aussi des concurrents. Et arrêter de vous tirer dans les pattes : celui qui est votre concurrent aujourd’hui sera votre collègue dans quelques années. Si vous vous sentez investi de la mission d’informer, alors pensez aux lecteurs, pas à l’employeur.


« Hackez » (gentiment) vos sources

Un développeur est capable de voir comment est construit un site, d’en récupérer les éléments intéressants et ensuite de les adapter à ses besoins. C’est l’une des magies du web : le code source est en lecture pour tout le monde.

C’est un peu la même chose pour un journaliste : il doit avoir son propre réseau, mais essayer de trouver aussi quels sont les contacts de ses confrères. Pas forcément pour les interviewer en direct, mais éventuellement les contacter pour leur demander d’autres sources pertinentes.
C’est l’une des règles des interviews d’ailleurs : à la fin, demandez à votre interlocuteur s’il ne connait pas une, deux ou trois personnes qui pourront vous aider dans votre enquête. Un bon réflexe qui permet d’enrichir votre carnet d’adresse facilement.




Aux étages des ressources humaines

Les médias, ce travail d’équipe…



Pensez à « vos » clients internes.

Je ne dirais pas que les journalistes maltraitent les autres métiers nécessaires au fonctionnement du média ou aux autres compétences dans la rédaction. Mais pas loin… Il existe un historique système de castes avec des différences très nettes entre les rédacteurs, les SR, les infographistes, etc. Alors que tous sont journalistes !
Et je ne vous parle même pas des autres métiers que peuvent être les développeurs, les comptables, sans compter les métiers exotiques comme les community managers, front page éditor, curator…

Pourtant rares sont les journalistes capables de fabriquer un média de qualité sans autre compétence que les siennes : il est donc temps de comprendre que sans les « autres », point de medium, point de support, point de lecteurs. Pas d’information, donc.

Hors plans sociaux et autres moments extraordinaires (qui ne les amusent pas vraiment…) les ressources humaines sont censées aider les salariés à mieux travailler ensemble. Adoptez cette logique : que puis-je faire pour que les personnes qui bossent avec moi puissent mieux faire leur job ?


Parmi ces métiers il existe probablement de nombreuses autres bonnes pratiques intéressantes, sans compter celles d’autres métiers… Quels seraient les autres points d’amélioration que l’on puisse intégrer ?

Photo
. Commerciaux – flickr kalebdf
. Designers & ergonomes – optimizely.com
. Développeurs – vue sur un article hack the press sur owni, une image flickr de grendhelkan
. Ressources humaines – flickr thequeenshall

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Cedric
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