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Instagram, une solution pour les journalistes mal à l’aise avec la photographie ?



Instagram, une solution pour les journalistes mal à l’aise avec la photographie ?

Les journalistes rédacteurs sont confrontés à leur méconnaissance de la photographie quand ils doivent appuyer sur le déclencheur. Une tâche délicate que les applications de photos disponibles dans les appstore mobiles permettent de simplifier, sans pour autant résoudre tous les problèmes.

Instagram permet d'oublier la technicité de la prise de vue

Dans Le téléphone portable est-il devenu une composante du photojournalisme ?, le blog Focale Alternative s'interroge sur ce nouvel outil à destination des photo-journalistes. Les exemples donnés - avec notamment un retour sur la une du New York Times du 21 novembre... 2010 réalisée avec hipstamatic - permettent de saisir les questions des professionnels de la photo.

Pour des journalistes rédacteurs, la principale qualité des applis photo est de résider dans l'outil le plus simple à utiliser : le smartphone. Vous prenez une photo avec votre mobile, y appliquez un filtre adapté au sujet, et vous publiez ou envoyez par mail dans la foulée.

La réussite d'instagram est de permettre au "photographe" de se concentrer sur ce qui est l'essence d'une photo : le cadrage, la composition, la spontanéité. Tout ce qui passe à la trappe quand vous vous concentrez sur les options techniques disponibles sur les boitiers, aussi basiques soient-ils.

Ces applications photos profitent de la connexion réseau des smartphones, là où les photos stockées sur une carte SD nécessitent de fastidieux transferts via un ordinateur.

Instagram, un labo photo cache-misère pour les journalistes rédacteurs

Ce n'est un mystère pour personne, et cela ne va pas s'arranger : dans la plupart des rédactions, on demande aujourd'hui aux rédacteurs de savoir prendre des photos. Ce qui était déjà le cas dans les locales en PQR ou dans les magazines spécialisés aux équipes réduites se répand aujourd'hui à tout types de rédactions web, presse, tv et radio.

Nombreux sont les journalistes rédacteurs sans le bagage technique nécessaire pour réaliser de belles photos. Les journaux se retrouvent remplis d'images au(x) cadrage(s) convenu(s).
Les boîtiers classiques demandent un minimum de pratique, là où le journaliste n'a que le temps de déclencher trop rapidement pour faire quelques photos rapides.

Instagram - et autres applications du genre - ne résorberont pas les lacunes des rédacteurs en prise de vue, règles de cadrages et autres connaissances de base.

Un apprentissage ludique de la photo

Quand vous jouez avec ces applications, vous vous prenez au jeu de la photo. L'expérimentation devient ludique, ce qui manque cruellement sur des appareils photos classiques. Plaisant, l'apprentissage est plus rapide et, in fine, permet de sensibiliser plus facilement des populations jusqu'ici réticentes.

Evidemment, faire des photos - et plus largement du journalisme - n'a jusqu'ici pas été vu comme un moment ludique. Pourtant, un simple zeste de plaisir dans un apprentissage est l'un des moteurs de la réussite...

La limite : vous ne devenez pas photographe

Si vous n'avez pas un oeil un minimum exercé sur ce qu'est un bon angle ou une composition réussie, les filtres ne changeront rien. Pire : d'une photo ratée vous arriverez à une photo dégueulasse, sur-filtrée.

Les photographes professionnels n'aiment pas instagram. L'application donne la sensation à l'utilisateur qu'il réalise de belles photos. Ses filtres permettent d'altérer suffisamment une photo ratée, un peu floue, afin de la rendre exploitable - au moins sur le web.
Ne vous leurrez pas : ces applications ne vous rendent pas bons photographes. Mais en cachant la misère, elles permettent une exploitation rapide de vos photos. N'est-ce pas finalement ce que l'on vous demande ?

[Edit à 21:30 grâce @oeilduviseur qui m'a passé deux liens complémentaires via twitter]v

 

 

A propos de photo, mobile et journalisme, à lire ailleurs

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Cedric
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