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Un journaliste + un sujet = un site dédié ?

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Un journaliste + un sujet = un site dédié ?

Si la place est limitée sur les médias traditionnels, elle est vaste en ligne. Pour traiter de sujets complexes, pourquoi ne pas éditer un site dédié ?

Journaliste pigiste en Syrie pour des médias américains comme ABC News ou Bloomberg, Lara Setrakian a décidé de couvrir le dossier de manière bien plus complète via un site web dédié : Syria Deeply.

Une façon de s’éloigner du traitement trop court et formaté imposé par les médias traditionnels, pour permettre aux personnes intéressés de mieux appréhender le conflit, comme elle l’explique dans ce billet de GigaOm.

Construit en partenariat avec les gars de Ushahidi, le site contient tous les contenus dans tous les formats possibles pour assurer une couverture optimale, comme l’explique Lara dans la vidéo de présentation ci-dessous.

 

Cette « verticalisation » des sites web n’a rien de très neuf : c’est même le principe des blogs, souvent. Hormis ceux qui traitent de leur vie ou de politique, les autres sont thématiques – et souvent plus intéressants car plus précis. L’audience du Huffington Post repose largement sur ce principe.

Quoiqu’il en soit, c’est l’occasion de vous coller ci-dessous un billet rédigé le 14 décembre 2006 sur chouingmedia 🙂

 

La presse quotidienne d’actualité n’a jamais trouvé son rythme en ligne. Il faut reconnaitre que la concurrence est rude et qu’avoir une notoriété offline n’est plus suffisant pour devenir un site de destination. Si les patrons de presse ne se posent plus la question « Faut-il aller en ligne ? », il n’en reste pas moins la question du « Comment ? » Quelle doit être la stratégie des titres de presse pour gagner la bataille du online ? Les sites spécialisés par thématique pourraient bien être la solution. Voici les arguments qui détaillent ce point de vue.

Constats et « solution »

. Quand les groupes de presse offline se diversifient et lancent une multitude de titres en kiosque, la segmentation de cibles en affinités plus fortes avec des annonceurs les rend profitables bien plus vite que des journaux à l’audience mal identifiée.

. Sur le net les sites les plus vivants sont ceux qui sont rattachés à une communauté de spécialistes à laquelle les internautes peuvent se référer. Ces communautés existent mal sur un site multi-thèmes qui les diluent.

. Les radios et les télés semblent avoir une longueur d’avance dans cette segmentation. Dans la production même du contenu leur modèle économique repose sur des sous-traitants producteurs. La télé et la radio sont déjà des aggrégateurs, et ils n’ont pas attendus le web 2.0 pour utiliser le contenu créé par les utilisateurs (cf video gag – qui ressemble fortement à youtube).

. Sur les 100 pages d’un quotidien d’informations, combien sont-elles lues par un seul lecteur ? Offline nous achetons un quotidien pour ses idées, son ton, son bord politique ainsi que sa maquette, ce qui fait que nous sommes prêts à le lire en quasi totalité.
En ligne nous allons sur un site d’actualité parce qu’il répond soit à une requête de recherche soit parce que nous le connaissons offline. Mais ce second usage n’est-il pas marginal ? Et surtout, combien de pages visitons-nous en ligne par rapport à une lecture dans un train ou un métro ?

. Les moteurs de recherche prennent en compte l’audience, mais aussi et surtout la proportion d’occurences identiques pour un nom de domaine donné ainsi que le nombre de liens qualifiés pointant vers un site. Ce qui veut dire qu’un site qui parle toujours de voiture pourrait etre mieux placée qu’un site qui parle de tout. Or la majeure partie des nouveaux visiteurs d’un site proviennent de résultats de recherche (sauf concours / promotions / video virale). Le référencement est un élément fondamental. Bis repetita : une notoriété offline ne suffit plus.

Face à ces constats, la « solution » pourrait être de créer une multitude de sites thématiques. International, national, politique, sciences, médias… Finalement ce sont autant de thèmes qui méritent chacun un traitement particulier.
Pour cela, les quotidiens doivent minorer leur marques mais sans les faire disparaitre totalement. Et leur site à l’url principale (www.journal.fr) n’être qu’un renvoi vers N sites spécialisés. Ce renvoi peut être totalement éditorialisé, comme peut l’être la page d’accueil de yahoo. Je crois sincèrement à cette multiplication des univers pour les journaux d’informations.

L’exemple du Nouvel observateur

Vous allez rire, mais je prends en exemple non pas un quotidien mais un hebdo, à savoir Le Nouvel observateur. A la différence près qu’en ligne le nouvel obs est un quotidien http://tempsreel.nouvelobs.com/. Enfin, plusieurs quotidiens même…
Le Nouvel observateur devient éditeur de contenu multi-thématique online. « Nouvel Obs » est une marque ombrelle qui accueille des sites sur l’automobilel’immobilierle fémininle voyage

Ce qui est intéressant dans ce procédé est que les sites vivent par eux mêmes. Je pense notamment au site automobile qui appartient bien plus à l’éco-système des sites automobiles qu’à celui des sites d’informations généralistes. A noter que la marque Nouvel Obs est presque inexistante sur l’auto et la femme. Le Nouvel Obs se considère-t-il comme non légitime sur ces thématiques ?

Note : cela fait plusieurs jours que je pense à ce billet, et je vois ce soir cet article sur le journal du net « Pourquoi Lagardère a racheté Newsweb« . Où l’on devine un peu cette stratégie d’éclatement par thématique. Sans parler de pure players comme Social Media Group ou Youvox dont l’approche est clairement verticale !

A lire sur l’évolution des médias face / grâce / à cause d’internet
Media et Tech
Ecosphère
Media Café
Le Phare
Transnets
Télévision 2.0 et vidéo numérique
Demain tous journalistes ? (en sommeil en ce moment… 🙂

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Cedric
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