* La vidéo ci-dessous est réalisée par la régie du Soir pour expliquer les multiples points de contacts de la marque auprès de ses lecteurs. Le Soir, quotidien de référence en Belgique francophone, propose depuis fin novembre 2012 une nouvelle édition, l’édition numérique de 17h. En parallèle le journal commercialise la newstablette du Soir, un nouveau produit associé à une nouvelle offre d’abonnement. Comme nous l’explique Philippe Laloux, directeur Nouveaux médias, toute l’organisation de la production a été restructurée.

A quoi correspond l’édition de 17 heures ?

Il s’agit d’une nouvelle édition du Soir. Disponible à 17 heures chaque jour, ce n’est pas le point sur l’actualité, mais un contenu à plus haute valeur ajoutée : des enquêtes, des reportages, des sujets spécifiques. Parfois du contenu issu du journal papier du jour ou du lendemain. Dans ce cas, nous sélectionnons des articles par rubrique auxquels on ajoute une couche, qu’elle soit de fond par un enrichissement en angle ou de forme via des formats plus multimédia. L’une des références que nous avions en tête est le skimmer du New York Times. Deux remarques . ce nouveau produit éditorial est pensé pour une lecture sur tablette, mais il est aussi consultable sur ordinateur. . il ne faut pas confondre la nouvelle offre éditoriale – l’édition de 17 heures – et la nouvelle offre d’accès – newstablette.

Vous parlez de « nouvelle édition du Soir ». Quel état d’esprit est nécessaire pour mettre en place un tel projet ?

Oui, je parle de nouvelle édition au Soir : c’est vraiment un nouveau produit. Notre état d’esprit a quitté la logique du support (papier versus web) pour adopter celle de la chronologie. Nous considérons maintenant que nous avons trois éditions par jour : – 1er édition : en continu, lesoir.be, appelée le journal permanent – 2eme édition : du matin, disponible en papier et pdf – 3eme édition : disponible à 17 heures sur écrans : tablettes, webapp – le tout en HTML5 Ce projet s’est mis en place après plusieurs années d’une pédagogie immense, de formations, de mises en pratiques, de tests et parfois d’échecs. C’est un long chemin pour réussir à sortir ces trois éditions quotidiennes.

Quel modèle économique ?

Côté publicité, nous quittons la logique web du CPM. Le journal numérique n’est pas commercialisé en tant que tel : nous commercialisons nos éditions de la journée. Concrètement, nous proposons un bundle print + tablette, avec des possibilités d’extension (ou d’exclusivité) sur le web. Côté abonnés, nous sommes dans une logique d’accès, comme spotify. Pas d’achat à l’acte pour un article. Nous allons plus loin qu’un simple abonnement via tablette : nous proposons une offre couplée contenu (abonnement) + accès (forfait data) + support (tablette). Outre ceux qui ne prennent l’abonnement « que » via la tablette [et ils sont nombreux d’après les premiers retours, ndlr], un abonnement plus global donne accès à tous les contenus payants que l’on retrouve sur tous les supports, y compris le print en tant que tel via son pdf pour tablette / ordinateur.

Comment êtes-vous organisé pour produire trois éditions par jour ?

Le système de publication a du être changé. Nous (Rossel) avons acheté la solution CCI / newsgate, qui a été développée / customisée par les équipes de Rossel pour y intégrer notamment drupal, notre CMS web. La rédaction d’une centaine de journalistes va s’organiser en trois profils – 70% de journalistes sur le terrain – 20-25% d’éditeurs spécialisés sur un format : print, web, tablette – 5% de chefsTous les journalistes de terrain – enfin la plupart – sont multimedia, dans le sens où ils peuvent travailler pour tous les supports. Nous leur demandons une expertise sur leur matière, et les rendons propriétaire de cette matière. Le chef de service a pour mission d’organiser l’ensemble des supports. A côté nous avons des éditeurs, qui sont des journalistes expert de la forme répartis en 3 poles d’édition dans la rédaction.

• Les 10-12 magiciens de l’édition papier décident des encadrés, des petites infos, et plus largement de la mise en scène des contenus. Aujourd’hui répartis service par service, on les rassemble. Par rapport à l’organisation précédente nous gagnons des postes, et du coup nous pouvons accroitre le nombre de journalistes qui « sortent » dans la rue.
• Pour le journal permanent – notre édition en continu sur le web donc – nous avons 7-8 éditeurs pour du 7/7 24/24. C’est le desk web, avec une expertise sur un traitement, des magiciens du live, de l’interactivité, du video, mashup…
• Enfin, pour le journal numérique de 17h, deux éditeurs ont été recrutés en interne. Ils ont un profil particulier : sensibles au contenu de type papier avec aussi une agilité numérique certaine.

Ces 3 poles seront au coeur de la rédaction, capable de réagir très vite en cas d’actualité chaude.

Un grand merci à Philippe d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! Vous le trouverez sur twitter sous @philaloux.

[Edit le 24 janvier] – Nicolas Becquet a aussi interrogé Philippe : retour sur les premières semaines et plus d’explications.

Sudpresse, filiale de Rossel en charge de la presse locale, propose aussi une offre sur tablette, comme le montre la publicité ci-dessous. Là encore, il s’agit d’une offre contenu + tablette + abonnement data. L’offre est expliquée sur un site dédié, partouttouletemps.be

Lisez votre journal comme vous l’aimez. Partout. Tout le temps. from Moovizz on Vimeo.

. La vidéo proposée en haut du papier est réalisée par la régie du Soir pour expliquer les multiples points de contacts de la marque auprès de ses lecteurs.
. Suite à une petite recherche filetype:pdf , j’ai trouvé cette présentation datée d’octobre 2012 et utilisée lors de la World Publishing Expo de la WAN-IFRA. Elle explique bien le projet de l’édition de 17h. 5-4_Mediamorphose_MediaPort_31102012