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Données fleuries #12

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Données fleuries #12

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Je vous ai déjà parlé de Stéphane Gigandet et sa passion pour l’open data et l’alimentation. Combien de sucres ? est son nouveau projet, sorte de serious game pas forcément très serious sur la forme mais très serious sur le fond puisqu’il s’agit de nous sensibiliser sur notre consommation involontaire de sucre au quotidien.

Combien de sucres (détail).

Combien de sucres (détail).

Derrière ce jeu bon enfant, fort instructif – et pas uniquement pour nos amis diabétiques – Stéphane enregistre les données anonymes des participants et se constitue ainsi une base de données qui permettra sans doute à la recherche, dans l’avenir, d’évaluer « les différences entre perception et réalité » du public par rapport aux aliments qu’il consomme. Les données qui permettent de faire fonctionner ce jeu viennent pour leur part de la base collaborative du site Open Food Facts, qui, ô joie, commence à faire gentiment parler de lui.

La minute bidouille

Julien Kostrèche m’a interpellé cette semaine sur les projets de datajournalisme du HybLab 2013. Synthèse des projets montés en janvier et février dernier dans ce laboratoire des médias de la région nantaise, qui déchiffre les nouvelles formes de journalisme grâce à la collaboration et la rencontre de l’information, du design et du développement informatique.

Hyblab - projet "Ile de Nantes" (détail).

Hyblab – projet « Ile de Nantes » (détail).

On y (re)trouve des idées de représentation de la donnée plutôt originales, même si globalement les projets ressemblent davantage à des productions artistiques que journalistiques, où la clarté peut parfois perdre un peu pied face aux efforts de rendu. Ceci dit, c’est une initiative particulièrement singulière et positive, qui permet de tailler un peu à la machette des territoires abritant des nouveaux modes de narration où réside, sans aucun doute, une partie de l’avenir de la presse.

La minute carto

The Sentinel Project est une initiative canadienne ayant pour mission de surveiller les populations qui, dans le monde, encourent le risque d’un génocide. Parmi ces populations, les pratiquants du baha’isme possèdent ainsi depuis 2008 un espace de prévention très orienté « data » : Iran Sentinel Project Visualization permet de suivre à la trace les arrestations, emprisonnements, inquiétudes sanitaires, procès ou sorties de prison (liste non exhaustive) des individus qui composent ces communautés.

Iran Sentinel Project Visualization (détail).

Iran Sentinel Project Visualization (détail).

Pour les aspects techniques, on se reportera au billet de blog de Jérôme Gagnon-Voyer, qui explique son choix de travailler avec D3 et Leaflet pour le rendu de cette cartographie particulièrement réussie.

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Chaque semaine ou presque, un projet élaboré avec raphael.js voit le jour. World Map of Migration 2010 (via) est une carte interactive sobre et efficace qui visualise les flux de populations émigrant et immigrant autour de la planète.

World Map of Migration 2010 (détail).

World Map of Migration 2010 (détail).

Rassemblées par Peter Cook, les données proviennent de la Banque mondiale. Comme le rappelle l’auteur, ces données ont déjà été utilisées pour un projet antérieur, PeopleMovin, mais cette nouvelle cartographie des flux migratoires ajoute sans aucun doute de la lisibilité à ce thème.

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Fin du plan hivernal : malgré la création de places d’hébergement, toujours des remises à la rue est un excellent article publié par la « Gazette des communes », qui fait un état des lieux de la situation française en matière de pauvreté et de mal-logement.

Cartographie de la fin du plan hivernal (détail).

Cartographie de la fin du plan hivernal (détail).

Rédigé à quatre mains par Agnès Thouvenot et Virginie Fauvel il est enrichi de deux cartes (1, 2) très utiles façonnées avec amour avec Google Fusion Tables. Un bien joli exemple de journalisme « augmenté » avec quelques bouts de ficelle (quasiment) à la portée de tous.

La minute dataviz

Nous savons depuis ce mois que deux planètes « habitables » ont été découvertes à « seulement » 1 200 années-lumière de la Terre. A cette occasion, le « New York Times » a dévoilé Kepler’s Tally of Planets, une magnifique visualisation toute en sobriété et en mouvements à partir des données de la NASA.

Kepler’s Tally of Planets (détail).

Kepler’s Tally of Planets (détail).

L’exercice veut simplifier l’approche des connaissances très théoriques que le grand public peut avoir de ces nombreuses (plus de cent) planètes gravitant autour de soleils lointains. Sur un fond noir de rigueur, les planètes et leur soleil sont représentés avec des couleurs, des tailles et des vitesses de déplacement tâchant de simuler au mieux la réalité – même si de petites entorses scénaristiques sont admises pour simplifier le propos. Quand un article ou une vue d’artiste sont disponibles, ces informations complémentaires permettent par ailleurs d’enrichir son savoir sur le sujet. Du bon « Times » comme on l’aime.

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Global Rich List est une petite application interactive produite par Believe In qui permet de se situer dans un classement (virtuel et mondial) de la richesse. Et, comme souvent avec ce type d’outil, de nous faire prendre conscience du confort relatif de notre existence grâce à la puissance évocatrice d’une visualisation de données épurée.

Global Rich List (détail).

Global Rich List (détail).

En simulant l’opération avec le revenu médian en 2010 – soit un peu plus de 1 600 euros nets mensuels, on prend immédiatement la mesure de la situation : faire partie des 3% les plus riches de la planète, gagner 10 euros par heure – soit 20 fois plus qu’un laboureur zimbabwéen – ou encore gagner en une année ce qu’un laboureur ghanéen gagnera en 134 ans. Un ensemble de petites comparaisons « data » ayant pour objet de déclencher un don pour la fondation Care International.

Veilleries

Un truc plutôt gentil passé dans le radar récemment et qui mérite sans doute de figurer ici – même s’il commence un (tout petit) peu à dater :

  • World Bank Global Development Sprint est un très joli travail de cartographie collaborative réalisée à partir des données de la Banque mondiale et qui veut présenter les flux de coopérations entre pays membres sur des thématiques comme l’agriculture, les transports ou l’énergie (nombreux autres domaines couverts). La carte, réalisée en d3.js, est très esthétique et mérite le coup d’oeil.
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Nicolas Patte
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